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Niort Cycle de conférences:
 Inventions et médiations thérapeutiques


Epco en  partenariat avec la formation continue de l'Hopital de Niort

La Formation Continue de l’Hôpital de Niort
En partenariat avec l’Ecole Psychanalytique du Centre-Ouest
Organisent un cycle de conférences durant l’année 2019

Ces conférences sont libres d’accès mais il est souhaité de s'y inscrire par mail auprès de la formation continue de l' Hôpital de Niort, soit pour l'ensemble du cycle, soit pour une conférence en particulier : Dominique.BERNIER@ch-niort.fr

Inventions et médiations thérapeutiques

Les patients hospitalisés en psychiatrie, ou suivis au niveau des secteurs ou encore dans les institutions médico-psychologiques, peuvent bénéficier à côté des traitements biologiques de propositions psychothérapiques variées qui participent pleinement au projet de soin. C’est toute la richesse et la pertinence de ces prises en charge soignantes que d’associer des approches multiples et concertées.
La mise en place de ces lieux demande un cadre précis appuyé sur une élaboration théorique et clinique adaptée aux pathologies concernées. Mais il apparait tout aussi nécessaire de se servir de médiations de tous ordres : dessin et peinture, chant, écriture, modelage, jeu de rôle, etc., qui sont autant de prétexte à la relation soignante mais qui aussi la rendent possible, qui la rendent praticable.
Du fait de la particularité des problématiques psychiques et de la singularité de chaque patient, cette relation ne saurait s’enfermer dans une conduite standardisée : il y faut une invention permanente et ajustée. En effet, de se situer à cette place demande au soignant, quelque soit sa fonction par ailleurs dans l’institution, un engagement personnel qui ne peut se soutenir qu’à plusieurs conditions : D’une part il doit être assuré du soutien et de la reconnaissance de l’institution et d’autre part qu’il puisse se donner les moyens d’analyser les effets complexes qui ne manquent pas de surgir dans le procès de cette relation tant au niveau de la dynamique de ces groupes à visée psychothérapique, qu’à celui de ses propres mouvements psychiques.
En particulier, il est à souligner qu’à prêter sa personne propre aux questions existentielles qui bouleversent les patients qu’il accueille, il est immanquablement pris dans les enjeux du transfert dont il est aussi bien l’objet que le sujet. C’est pourtant à ce prix que ces dispositifs peuvent avoir des effets thérapeutiques sans qu’on puisse pour autant les prévoir précisément. C’est tout le délicat de l’opération, mais aussi toutes les surprises qu’elle génère.

Quatre conférences seront proposées pour aborder sous des angles différents ces questions.

1°) Histoires d'ateliers et autres impromptus. De la rencontre au soin
avec Vincent Chielens, Art thérapeute à l’ hôpital St. Anne à Paris, le lundi 11 février 2019 à 17 heures 15.
Grâce au soutien du service et à l'alliance avec les équipes soignantes nous pouvons créer des situations de rencontres médiatisées par les pratiques artistiques, à la fois sur des temps d'ateliers programmés mais aussi sur des temps improvisés du quotidien. Cela demande une grande disponibilité et un réel engagement soutenu par une connaissance et un amour des matériaux ou disciplines artistiques proposées, mais aussi un cadre interne solide et souple à la fois nous permettant d'être nous-même médium malléable, de se laisser saisir tout en tenant compte évidemment des mouvements transférentiels et contre transférentiels.

L'objectif est de permettre l'émergence des problématiques qui animent le sujet à partir du travail plastique. Toutes ces observations et hypothèses sont alors partagées en équipe pour entretenir et adapter la relation, affiner la prise en charge et accompagner le patient vers un mieux-être et lui donner une place de sujet à part entière dans les soins et plus largement dans la cité.

Je présenterai donc l’atelier que j'anime en service d'hospitalisation à l’Hôpital St Anne, ainsi que divers projets réalisés comme la réalisation d’une fresque avec le Musée d'Art Moderne, ou l’introduction d’un piano dans le parc de l’hôpital. A partir de vignettes cliniques nous pourrons alors déployer des hypothèses et des aspects plus théoriques sur l'accueil, la rencontre, la relation, les problématiques des sujets rencontrés et mettre en évidence les richesses d'une telle approche en institution psychiatrique.


2°) A propos de l’invention en psychodrame
avec François Bonnet, psychologue clinicien, psychodramatiste à Poitiers, le mercredi 27 mars 2019 à 17 heures 15.
C'est à partir du psychodrame et d'un abord original qui est celui de l'individuel en groupe que je vous propose d'axer mon propos de l’invention en psychodrame. L'introduction sera un bref rappel de l'histoire de cette pratique du psychodrame et de la différence entre psychodrame en groupe et psychodrame de groupe.
Je présenterai divers points de repères, en particuliers, le "faire semblant", "s'écouter soi écoutant l'autre", qui servent de boussoles pour orienter ma pratique dans une orientation psychanalytique. Nous approcherons le comment de la mise en place de cet espace symbolique et ce qui guide la régulation des enjeux transférentiels .
Les différents temps de la séance seront mis en perspectives : texte de départ, distribution des rôles, "dramatisation", mise en scène, jeux et échanges dans l’après coup. Le parallèle entre cette scène imaginaire et celle du rêve sera proposé à la réflexion.
Des exemples cliniques, en serviront à illustrer le fait que le cadre proposé ne repose pas sur des règles strictement factuelles mais bien sur des repères symboliques qui soutiennent l'ouverture pour chacun à la liberté individuelle en groupe.
J’évoquerai en particulier ma pratique du psychodrame avec des adolescents présentant une surdité partielle ou totale.


3°) Des rêves, des sons, des masques...
Avec Jaime Claret, Psychiatre, psychanalyste, Médecin Chef de la Fondation Hôpital de Jour Nou Barris (Barcelone) le lundi 17 juin 2019, à 17 heures 15.
Quelques réflexions à propos des ateliers créatifs tenus ,dans le contexte d’un hôpital de jour, avec des adolescents “borderlines” – toujours au plus vif de ce bord critique avec les autres et soi même.
Atelier des rêves d’abord , comme expérience,comme récit mais aussi comme acte. Leur inteprétation ne visant pas ici le sens caché qu’il faut dévoiler comme “contenu” mais ce bord du non sens,comme limite, comme continent, comme acte qu’il faut inventer.
Dans la lignée de cet acte-terminable et interminable- vont prendre forme d’autres ateliers dont celui des masques et fétiches- ou encore celui de “sons primaires” ou primitifs - entre le phonème et la note musicale - avec l’interprétation de la Ur-Sonaten de Kurt Schwitters –comme mise en acte créatif de ce bord même du langage entre le sens et le non sens; ce dont témoigne le mouvement dadaiste à ses origines.
Comme disait Hugo Ball “Quand tout finit,la realité commence”.

4°) Remarques sur la place de l’objet dans La psychothérapie analytique des psychoses
Avec Alain Harly, psychologue clinicien, psychanalyste à Poitiers, le lundi 7 octobre 2019 à 17 heures 15.
Quand un thérapeute se réfère à la psychanalyse on peut s’attendre à ce que la médiation essentielle qu’il a retenue soit la parole, mais une parole en tant qu’elle est adressée à un autre, qui écoute et qui parfois interprète. C’est ainsi prendre le modèle de la cure type qui peut bien convenir avec des sujets névrosés, mais qui est rarement pertinent avec les patients psychotiques. Il y a lieu alors d’adapter la cure à partir de l’idée que l’on peut avoir sur le fonctionnement psychique de tel sujet et en particulier sur le rapport qu’il entretient avec la parole et comment se pose pour lui cette adresse à l’Autre.
Dans ma propre expérience de suivi psychothérapique de sujets psychotiques, j’ai constaté que si la singularité de cette parole demande un certain type d’accueil, il n’a pas manqué que d’autres modalités d’échanges s’introduisent dans le dispositif, que ce soit à la suite de ma propre suggestion, comme le dessin, le modelage, l’écrit, etc, ou que ce soit le patient lui-même qui les amène.
On pourrait dire que d’une certaine manière, ce sont des médiations qui s’invitent dans le cadre classique, je dirais d’une manière nécessaire. Une question s’impose ici : de quelle nécessité relève cette irruption dans la psychothérapie des psychoses ?
Je tenterai à l’aide de quelques vignettes cliniques d’apporter des remarques sur cette contingences.
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