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De quoi doute le paranoïaque?

B Vandermersch

1. Le paranoïaque est celui dont le délire ne laisse pas place au doute. Et le doute du jaloux ? On constate vite que c'est un doute qui ne doute pas: plutôt s'agit-il d'un délire de supposition en quête d'une preuve. Il faudrait aussi nuancer entre les délires interprétatifs dont les convictions semblent se développer progressivement des délires passionnels où elles sont complètes d'emblée. Toutefois les paranoïaques qui nous consultent confient à l'occasion leur perplexité, leurs incertitudes. Il n'est pas rare non plus qu'à la faveur du dialogue ils consentent à faire la part de ce qui n'est pas si sûr, quitte à revenir la fois suivante avec un nouveau fait, momentanément indubitable. En fait, la certitude du paranoïaque ne porte pas tant sur le contenu signifié ni même sur les pièces à conviction toujours aléatoires qu'il a à sa disposition que sur le fait qu'il y a des signes, que ceux-ci le concernent et que quelque part "On" sait.... ce que veulent dire ces signes. Déjà en 1892 la notion de "signification personnelle" due à Neisser, déplaçait l'accent du délire de sa référence à la réalité pour le poser sur la singularité de la position du sujet dans le délire: il est visé et de cela, il ne peut douter.
2. Notons, quant au phénomène du doute lui-même, que, loin qu'on puisse le tenir pour opposé à la certitude, il en est, pour Freud comme pour Descartes quoique de façon différente, le seul appui: pour Descartes je suis assuré de penser du fait même que je doute; pour Freud, là où le sujet doute de l'exactitude de son énoncé, il est assuré de l'existence d'une pensée inconsciente, qui se révèle d'ailleurs comme absente. Témoin de la mise en place du fantasme inconscient, cette certitude a nécessité un doute quant au désir de l'Autre.
3. Dès lors, la certitude du paranoïaque se distingue immédiatement de ces autres certitudes de ne pas être fondée sur un doute premier. Dans les Ecrits (p. 538) Lacan affirme que "le degré de certitude [des soi-disants phénomènes intuitifs de Schreber, en fait effets de signifiant] est un degré deuxième : signification de signification", [c'est-à-dire certitude que ça signifie et non de ce que ça signifie] et qu'il "prend un poids proportionnel au vide énigmatique qui se présente d'abord à la place de la signification elle-même". Certitude non pas fondée sur un doute mais sur une énigme. Enigme n'est pas doute: elle ne divise pas le sujet.
4. Quant au vide de la signification (de la signification phallique) il est corrélé à l'absence du signifiant du nom du Père. Ce signifiant du nom du père, Melman, dans son récent enseignement, suggère de le considérer non pas comme un signifiant mais comme un nom, c'est-à-dire rien d'autre qu'une séquence littérale qui aura été sexualisée du fait de la référence à un père. C'est d'ailleurs ce qui rend compte de la jouissance attachée à la manipulation de la lettre. Nous verrons plus loin les conséquences du défaut chez le paranoïaque de ce référent littéral et donc d'un référent hors signifiant.
5. S'il ne doute pas, il n'est pour autant pas exact de dire qu'un paranoïaque croit à son délire. Le délire n'est pas un acte de foi. Il s'impose au sujet. Dans RSI, leçon du 21-01-75, Lacan dira du psychotique qu'à son délire, à ses voix, non seulement il y croit mais qu'il les croit. Il s'agit à ce moment pour lui de montrer la différence entre la névrose où le sujet croit à son symptôme, i.e. croit qu'il veut dire quelque chose, ce qui est bien la première condition pour qu'il l'interroge et la psychose où le sujet croit ses voix. Si une femme peut être un symptôme pour un homme c'est qu'il y croît (qu'elle a quelque chose à lui dire). Il peut même aller jusqu'à la croire, ce en quoi l'amour peut être une folie. Folie en ce qu'il rejette, dénie, le défaut du rapport entre les sexes. Cette croyance du délire est donc aussi bien un amour pour le délire, comme l'avait déjà noté Freud. (d'où la question des rapports du délire et du narcissisme. Néo-narcissisime, propose Marc Caumel).
6. En fait, non seulement le délire n'est pas une croyance mais c'est la non-croyance qui fait le trait spécifique du paranoïaque. Freud évoquait dans ses manuscrits (H et K) des années 95-97 ce fait que, chez le paranoïaque, à la différence de l'obsessionnel, "aucune créance ne s'attache à l'auto-reproche" . Cet auto-reproche chez le paranoïaque, fait l'objet d'une projection avant d'être refoulé et revient donc de l'extérieur.
Cette incroyance particulière, qui pour Freud porte sur l'implication même du sujet dans sa faute, Lacan l'entend effectivement comme "l'absence d'un des termes de la croyance, du terme où se désigne la division du sujet." (Les Quatre Concepts, 10-06-64). Il le rapporte à un mécanisme qu'il baptise holophrase. Il se produirait au départ du procès de subjectivation. Dans la chaîne signifiante première, entre le premier signifiant qui fait surgir un sujet comme sens et le second, sous lequel normalement le sujet qui vient de surgir d'un sens subit le refoulement originaire, une sorte de solidification (lui) "interdit l'ouverture dialectique qui se manifeste (pour les autres) dans le phénomène de la croyance". Et c'est bien en effet l' "inertie dialectique" de certains points de l'énoncé plus que son degré de certitude qui signe le délire. Pas de deux: pas de doute. Du Un (qui se réduplique dans du même): holophrase et pas d'ouverture sur une "causalité".
7. Cette solidification empêche le retour du sujet par la causalité. Dans le questionnement de la faille qui normalement s'ouvre entre les deux premiers signifiants constituant l'énigme du désir de l'Autre. "Elle me dit ça mais que veut-elle vraiment... ? Lacan propose alors que c'est sa propre disparition que le sujet va proposer comme réponse à cette énigme du désir de l'Autre. Le névrosé va tirer parti de certains objets, les objets a, objets à perdre, comme solution à l'énigme de la cause, pour métaphoriser cette disparition en constituant ainsi cette réponse hypothétique qu'est son fantasme. C'est ce dernier qui lui tient lieu à la fois d'identité et de garantie de la vérité. Le paranoïaque, lui, en l'absence d'un référent hors du symbolique, privé de cette solution, semble rester captif de la recherche d'une preuve "aléatoire" par le signifiant. Signifiant réifié: holophrase.
8. Le terme qui lui manque, du fait que les deux premiers signifiants n'en font qu'un, c'est le phallus. Le phallus est le signifiant qui désigne la faute de l'Autre: l'absence d'un signifiant : S(A/) pour lequel tous les autres signifieraient le sujet. De ce fait le paranoïaque ne peut même avoir l'intuition de cette impossibilité logique: il se trouve exposé à en occuper le lieu sans sa médiation (le phallus) au lieu d'y être représenté comme sujet divisé entre S/ et a par un fantasme. Occupant malgré lui la place de l'instance phallique, il voit pointer vers lui toutes les intentions de signification. Et de là poussé à s'éjecter à la place de la lettre. C.Melman, à nos dernières journées sur les paranoïas, montrait qu'on pouvait déduire de cette position du sujet paranoïaque toutes les formes classiques: délire de grandeur, de revendication, de jalousie, érotomaniaque selon qu'est privilégié tel ou tel aspect de cette instance.
9. Ainsi tel patient disait qu'il "existait un faisceau d'indices dont il était la preuve". Preuve dont le sens lui est dérobé: "Pourquoi en ont-ils après moi comme ça ? Qu'ils me le disent!" Preuve de quel acte? D'un acte que tout les entretiens montrent n'avoir pas été compté comme acte même s'il a été commis, faute qu'un sujet puisse en être le produit, sauf sous la forme mélancolique de l'objet à éliminer. On parle de lui à la radio. Il a écrit une nouvelle qu'il a retrouvée pastichée dans Libé. On l'accuse d'y avoir diffamé son prof de philo laissant entendre qu'elle se serait prostituée. Cette nouvelle a été dérobée chez lui. Il s'agissait en fait d'un scénario de cinéma inventé à partir d'un fait divers [pour un DEUG de cinéma]. Deux auto-stoppeurs avaient été contrôlés par la police, l'un d'eux se faisait écraser en sortant de la voiture. Dans son scénario, il introduisait deux faits de fiction: 1) ce n'était pas un accident: c'était l'autre qui l'avait poussé, rejeté; 2) les deux auto-stoppeurs avaient fait disparaître une jeune fille (mais bizarrement ce meurtre-là n'était pas écrit dans la nouvelle, il n'était que suggéré et c'est celui qui lui est reproché par l'Autre). Dans un collapsus, l'auteur de la nouvelle est recherché comme s'il était l'auteur du crime qu'elle rapporte: perte de la division entre sujet de l'énonciation et sujet de l'énoncé. Huit jours après l'éclosion du délire, l'angoisse est retombée mais il reste certain du vol de la nouvelle et de sa divulgation. "Il n'y a pas de hasard possible", dit-il. L'idée de l'autre n'est pas semblable à la mienne, c'est la même. En ce lieu du phallus la loi du signifiant s'annule.
10. Il faut ici distinguer le phallus comme signifiant d'un manque et l'objet a qui est l'objet d'une perte. Cet objet, sous les formes qu'on sait: sein, fèces, regard et voix, est ce qui va être sollicité comme perte pour répondre à la place du sujet là où il ne peut plus se soutenir du phallus imaginaire. C'est une perte qui vient dans le manque. Et cette perte il faut lui donner le support de la lettre. La lettre est la seule chose qui puisse tomber d'une chaîne signifiante dans son articulation, passer ainsi du symbolique dans le réel. L'objet a dans la névrose, dans la mesure où il est le noyau du fantasme fait la certitude du névrosé passé par le doute du "che vuoi?": il constitue la cause du désir. Le paranoïaque a lui aussi bien sûr affaire à la lettre (et nombre d'entre eux ont font grand usage) mais du fait de la gélification première, il semble que cette "mise en cause" de la lettre échoue. La lettre se retrouve comme preuve, certes non logique, non discursive mais "sentimentale"( ? ). Pas comme cause.
11. Ainsi Mr. Ver... reçoit à l'âge de 12 ans une lettre de sa correspondante allemande, Sabine Friedrich. Il la jette. 4 ans plus tard En voyage de groupe en Allemagne, il rencontre une fille dans un bar : "c'était la même". "J'ai tout de suite compris que c'était ma soeur". A quoi? à un ressenti irréfutable, un lien étroit avec cette personne. Les points de concordance sont dans les yeux. La lettre rejetée et non refoulée est restée dans le réel où elle est immédiatement identifiée comme le même objet qui n'a pas été reversé dans le -f. Elle n'est pas sexualisée. La jeune fille ne vaut pas comme signifiant du manque F, elle est l'objet même qui partage avec lui le nom. Il dira pour nous: " Je suppose que ça doit être elle" mais aussi "c'est une certitude à 100%". D'ailleurs il entendra dans la rue les gens dire en passant devant lui: "Frédéric". "C'est Friedrich en allemand!". Bien qu'il avoue que "la pièce à conviction est aléatoire" il s'engagera dans des démarches pour démontrer qu'il ne peut être le fils de son père et faire reconnaître son identité cachée. Notons que ce genre de preuves par les mots a été décrit depuis longtemps par les auteurs classiques. D'autre part Lacan a attiré notre attention sur le fait que les lettres avaient des noms propres: aleph, beth etc... et du même coup sur la proximité de la lettre avec le support de l'identité.
12. C'est donc la fonction de la lettre comme cause du désir pour le sujet qui fait défaut dans la paranoïa. Quand la lettre fait effraction elle reste attachée à une séquence signifiante figée dont la signification, pour rester énigmatique au sujet, n'en est pas moins irréductiblement signification de signification mais sans lui assurer aucune identité. On pourrait dire que le paranoïaque ne s'est pas institué dans la certitude d'être un manque irréductible de savoir et précisément parce que les éléments littéraux de son nom n'ont pas été sexualisés par la référence à un père. Or c'est le sexe, et la mort, qui chez le névrosé constitue le point d'échec de tout savoir et se trouve ainsi à l'origine de son élucubration fantasmatique (élucubration remarquablement absente dans l'enfance du psychotique). C'est sur ce point que le paranoïaque aura la certitude qu'on lui a dérobé un savoir.
13. Pour pallier ce savoir dérobé, le paranoïaque prend appui sur une autre loi qui prend divers aspects selon le type de délire. Chez le jaloux c'est un appel aux règles éthiques formelles et absolues pour condamner la faute du partenaire. Chez l'érotomane, dont la foi est sans faille, c'est l'aveu de l'amour qui est attendu, bien plus que la satisfaction sexuelle. Chez le revendicateur, ce sera un jugement de justice pour rétablir son droit. On notera parallèlement qu'il ne peut mettre en doute l'existence d'une garantie ultime quitte à la rechercher toujours plus haut dans la hiérarchie du pouvoir. On sait à quel point il refuse de croire au manque de savoir: la preuve est à disposition de l'Autre et c'est donc pure malveillance que de la dérober ou l'occulter. Ainsi Mr. Ver... dans une lettre au procureur de la république:
Monsieur le procureur de la République.
Compte tenu du fait, de l'occultation qui m'a été soumise quant à mon identité réelle, je me vois dans l'obligation et en toute légitimité, de me constituer partie civile auprès de vôtre institution.
Afin d'attester la véracité de ma plainte à l'encontre de Mr. Ver... A.... [son père] , je souhaite que celui-ci , et moi même soyons soumis à un examen génétique
Il apparaît que toute cette machination gravissime n'est eu d'autres objectifs que de me priver de prérogatives conséquentes, plus grave encore constitue le fait, que ces agissements ont été prémédités dans le but d'apporter un soutien notoire à des mouvements fascistes.
Je demande à ce qu'une enquête soit ouverte afin que dignité me soit rendu.
De plus je décline toutes responsabilités concernant d'éventuels manquements qui m'incomberaient, n'ayant pris connaissance, et ne possédant aucun document m'octroyant un statut particulier. (On sait que la particulière est la proposition de l'existence).
Dans l'attente d'une réponse, et procédure de vôtre part, je vous prie d'agréer Monsieur le procureur mes respects les plus sincères.
Signature
14. On estime généralement que dans le champ des psychoses passionnelles mais aussi dans celui des délires d'interprétation l'image spéculaire du corps est préservée. Les hallucinations, si elles ne sont pas absentes de ces derniers, restent supportées par l'image d'un semblable ("petit autre"). Ce point permettrait même de les distinguer de celles qui surgissent dans d'autres psychoses quand les voix s'émancipent "du support de toute consistance humaine dans le dévoilement d'un au-delà de la relation spéculaire." (J.M. Faucher et T. Jean in dict. Larousse de la psychanalyse). Pourtant le défaut de littéralisation de la cause n'est pas sans effet sur l'identification spéculaire. On sait que Lacan propose d'écrire cette image du corps i(a) marquant que cette image enveloppe et masque l'objet a, cause du désir. Des travaux récents à l'AFI tendent à remettre en cause cette préservation de l'image spéculaire non seulement dans les psychoses schizophréniques mais même dans la paranoïa. S. Thibierge a analysé dans sa thèse la décomposition des éléments de l'image spéculaire, "i(a)" dans l'algèbre lacanienne, dans des syndromes délirants classiquement regroupés sous le nom d'illusion de fausse reconnaissance des aliénés: syndrome d'illusion des sosies (Capgras et Reboul-Lachaux, syndrome de Frégoli (Courbon et Fail), syndrome d'intermétamorphose (Courbon et Tusques).
Marc Caumel propose le terme de néonarcissisme et celui de délire d'enveloppe. Pour lui l'enveloppe corporelle du paranoïaque ne serait pas constituée par l'image spéculaire mais d'un retournement sur lui-même de l'objet, faite de lettres donc et susceptible d'être lue aux dépens du sujet. J.J. Tyszler évoque également le phénomène d'un objet qui faute de se situer dans la ligne d'équivalence phallique des objets partiels aurait en revanche "l'étonnante propriété de devenir enveloppe". Ainsi le patient qui se voyait au point de convergence d'un "faisceau d'indices dont il était la preuve" s'inquiétait de son manque d'épaisseur. Or son souci avait toujours été de plaire, c'est-à-dire pour lui "se réduire à une surface sans profondeur..." Cependant qu'il se plaint de son vide, les autres sont trop pleins: "Je ne pourrais leur dire que des choses négatives." Alors que son délire le désignait comme criminel il revendiquait son innocence: "J'ai de hautes ambitions: arriver au jugement dernier avec la mention "pur". J'ai peur que ça transpire." Ce ça référait à une mise en cause de sa responsabilité qu'il refusait. Dans un moment fécond il disait: "Je ne suis pas divisé, je suis multiplié... " Cette multiplication ne traduit-elle pas l'échec du rien qui assure l'identité au prix de la division du sujet. La non-constitution d'un temps du zéro-qui-compte-pour-un entraîne une prolifération du même.
Remarquons que déjà la perméabilité de la réalité (comme champ de l'apparence) aux signes semble confirmer la fragilité de la construction spéculaire du Moi. Celle-ci repose normalement sur un manque dans l'image, bien sûr inaperçu, qui tient à ce que l'objet cause du désir est réfractaire au monde de la représentation. Or à ce manque dans l'image, mais aussi bien dans le monde qui est une extension de cette image, le paranoïaque ne croit pas. De même qu'il ne croit pas à l'impossibilité logique d'une preuve de la bonne foi de l'Autre, il croit que l'apparence cache quelque chose qu'on lui dérobe, qu'on occulte. En somme on pourrait dire que le paranoïaque doute de "rien", doute que rien puisse être, que rien puisse être une réponse de l'Autre qui ménage une place au sujet.
15. Quant aux conséquences pratiques rien que chacun ici ne sache. Rien ne sert d'amener à la critique du délire. Mieux vaut se soumettre entièrement quoique sans naïveté aux positions subjectives du malade pour qu'il accepte de livrer sans réticence les phénomènes qui l'accablent. Le plus souvent on est amené sur les points sensibles à tempérer ses projets fâcheux. Mais aussi pourquoi ne pas élaborer avec lui, s'il y est ouvert, ce qui pourrait l'éclairer sur cette position en s'aidant de ce que nous savons de sa place dans la structure? Le jeune auteur volé me posait cette question: "Est-ce qu'il y a des zones d'ombre dans la théorie ? -- Oui, bien sûr ! -- C'est rassurant !" A défaut de douter, du moins le paranoïaque peut-il apprécier qu'on sache ne pas en savoir trop.