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Des secousses généralisées aussi intenses, provoquées par
la mise en jeu des actes nécessaires à la station et à la marche, ne
sont pas chose très vulgaire dans la sclérose en plaques. On peut les y
rencontrer cependant, à peu près au même degré, chez les sujets où les
symptômes habituels de paraplégie spasmodique avec trépidation spinale
(phénomène du pied) ont acquis un grand développement. Est-ce donc à
des phénomènes de ce genre que serait due, chez notre malade, cette
grande trépidation des membres inférieurs qui semble se communiquer au
corps tout entier? S'il en était ainsi ce serait un nouveau trait de
ressemblance à signaler après tant d'autres. Mais il n'en est rien,
Messieurs. Il n'y a, en réalité, chez notre homme ni paraplégie
spasmodique, ni trépidation, ni épilepsie spinale, dans l'acception
consacrée de ces termes. Il s'agit ici tout simplement d'un tremblement
qui par son intensité, simule assez bien le phénomène de la trépidation
épileptoide ; la paraplégie spasmodique n'est pas en cause. Pour vous
en convaincre, il me suffirait de relever l'impossibilité où nous
sommes de faire cesser les oscillations dont les membres inférieurs
sont le siège, par la brusque flexion plantaire un peu prolongée de
l'avant-pied (procédé de Brown-Séquard) ; mais surtout je ferai
ressortir que, contrairement à ce qui ne manquerait pas d'exister, s'il
y avait réellement paraplégie spasmodique, les réflexes rotuliens, loin
d'être exagérés, sont ici normaux (1).
Ce dernier trait, qui nous éloigne de la sclérose en
plaques, rapproche au contraire notre cas des faits de tremblement
mercuriel que nous avons décrit, il y a 2 ans, dans les Leçons du Mardi
(1). Et le rapprochement paraîtra d'autant plus légitime que, dans un
cas comme dans l'autre, on note un tremblement de la langue, d'où
résulte un certain embarras de la parole qui, soit dit en passant,
rappelle jusqu'à un certain point la parole scandée de la sclérose
multiloculaire. Mais c'est ici le lieu de rappeler que, ainsi qu'on l'a
dit plus haut, M. Letulle a donné des raisons qui portent à croire que
le tremblement dit hydrargyrique n'est souvent autre chose qu'un
tremblement hystérique.
Examinons le tremblement qui l'agite en permanence: il est
absolument continu, moins accentué, il est vrai, aujourd'hui qu'il y a
quelque temps, mais cependant encore bien manifeste. C'est un
tremblement vibratoire. Les oscillations, que M. Dutil a enregistrées,
sont au nombre de huit, neuf et quelquefois dix par secondes. Il occupe
les quatre membres et rappelle absolument celui de la maladie de
Basedow. Mais il suffit tout de suite de constater que cet homme ne
présente ni tachycardie, ni goitre, ni exophthalmie, ni diminution de
la résistance électrique, pour reconnaître qu'il ne s'agit pas ici de
cette affection.
Quand le malade est assis, les mains et la tête tremblent
peu et mesme quelquefois pas du tout, dans les moments d'accalmie. Mais
les membres inférieurs sont animés d'oscillations tout à fait analogues
à celles que l'on observe souvent chez les paraplégiques spasmodiques
par le fait de la trépidation spinale.