On trouve sur le site de Patrick Valas, https://www.valas.fr, rubrique
Lacan, une transcription du sémainaire "Les non dupes errent" ainsi que les
enregistrements audios des différentes leçons qui sont reproduites ci-après. Ainsi que sur le site Gagoa
Pour l'ALI, on peut s'en procurer l'exemplaire, sur le site feud-lacan.com au prix de 42€
Egalement les différentes
interventions de J Lacan en cette année
1973-1974.
Fichier docx à télécharger.
De plus pour chaque leçon, l'enregistrement sonore réalisé au moment où
Lacan tenait son séminaire.
Leçon 1 Jean-Jacques Lepitre
1) Dans cette 1ère partie, il commente son titre : celui-ci consonne avec les « noms du père », séminaire qu’il a commencé et auquel il a renoncé en bute à certains analystes et avec l’IPA, cela évoque le mot d’esprit et dans les 2 cas c’est le même savoir, celui de l’inconscient, dont le sujet peut se déchiffrer. C’est une définition du sujet à partir donc de l’inconscient. C’est le même savoir, dit-il, mais pas le même sens. Même savoir sans doute autour des noms du, mais pas le même sens, car il y a dans un cas référence, et dans l’autre errance. Il pointe que le jeu de mots repose sur l’orthographe, ce qui renvoie à la question de l’écriture, mais cela reste une énigme même pour lui. Il imagine comprendre, il précise qu’il ne s’imagine pas comprendre (valeur spéculaire, narcissique). L’imaginaire est une « dit-mansion » comme les 2 autres. L’imaginaire, c’est le sens, c’est ce qui arrête le déchiffrage. L’imaginaire, c’est l’intuition de ce qu’il y a à symboliser. C’est le quelque chose à penser, voire à se masturber intellectuellement. A se rappeler que ça a à voir avec le corps par l’importance de la vue, (L’intuition, la masturbation intellectuelle ? Les deux ?). Les maths, qui sont concernées par le réel que véhicule le symbolique, en sont à vectoriser l’espace, c’est-à-dire à le faire calculable, à le symboliser, à le mettre dans des machines, ordinateurs. La machine n’a pas besoin de comprendre, c’est-à-dire d’imaginer, la machine ne comprend rien. 2) Cela lui permet de revenir à la géométrie générale, classique, et de la critiquer toujours à sa façon, se répétant. A savoir qu’il donne à imaginer un espace, sans doute à 3 dimensions, où on donne un coup de scie et on a une surface, à la quelle on applique un autre coup de scie, il en résulte une ligne et si cette ligne on la coupe, en son point de coupure, on obtient, là où la ligne est donc rompue, un point. Sa méthode est particulière, habituellement le point c’est l’intersection de 2 lignes. En fait, c’est pour promouvoir sa propre définition d’un point par el coinçage de 3 ronds borroméens. Et c’est une autre façon de considérer l’espace que les coordonnées cartésiennes qui sont 3 aussi, mais on sent bien la différence. Cela aurait à voir, mais il n’y fait qu’allusion, avec la « réalité psychique » qu’évoque Freud à la fin de la « science des rêves ». Quel serait le rapport entre réalité psychique et réalité matérielle ? Malheureusement il soulève la question mais n’en dit pas plus. Ces 3 ronds sont désignés par des lettres qu’il précise majuscules, en les opposant à des minuscules qui laisseraient croire possibles leurs permutations, comme des variables peut-être ? Or il n’en est rien. Tout d’abord parce qu’il y a un nœud lévogyre et un nœud dextrogyre de ce que le nœud n’est pas spécularisable (son image dans le miroir est inversée et donc pas superposable). De plus il trouve que RSI est le bon ordre. A savoir que le symbolique noue le réel à l’imaginaire. Il a des formules pour cela : réaliser le symbolique de l’imaginaire, c’est typiquement la religion selon lui ; imaginer le réel du symbolique, c’est ce que firent premières les mathématiques, mais dont nous serions à la suite, ce à quoi conduit la considération de l’inconscient et par où passe la linguistique . L’imaginaire n’a pas à être placé n’importe comment. Dans le sens dextrogyre l’ordre serait différent mais pourrait être support d’autres discours, ce qu’il explorera. 3) De ce qui précède, dans la langue, s’il faut imaginer la structure, (la structure de la langue ou la structure qui en résulte ?), sa formule « les non dupes errent » l’illustre et il va essayer de la montrer. Explications : - Il commence par la dupe, toujours au féminin au singulier, mais au neutre au pluriel, quant au non dupe, il serait masculin. Tout ça pour arriver à Chamfort et au bon mot de celui-ci où on est la dupe de son épouse. Tout ça sans grand intérêt si ce n’est de faire de l’humour misogyne pour son auditoire : « l’épouse n’a rien d’humain ». – Il poursuit par « errent ». Ils errent les non dupes. L’erre, celle du bateau avant son arrêt. Mais aussi errer, être dans l’errance. Il fait le rapprochement avec « iterare ». Qui a affaire avec le voyage dit-il,(mais c’est recommencer ?) mais aussi avec itération, oui. Mais en fait c’est de « itinerare » dont il s’agirait, on se sert de l’un à la place de l’autre (qui ? lui ?). Tout ça pour dire que le chevalier errant est un chevalier itinérant, c’est-à-dire en voyage, voyageur. Si les non dupes sont ceux qui se refusent à la capture de l’espace de l’être parlant, si c’est ceux qui veulent garder les coudées franches, ce qui en résulte, c’est d’être plus que dans l’errance, dans l’erreur. Mais en même temps il reprend l’idée de voyage, d’errance, ceux-là sont comme à l’étranger, étrangers. Mais alors faisant surgir le 3ème terme, la 3ème dimension, l’imaginaire, semble-t-il, d’en créer un lieu de l’Autre dont ils seront encore plus dupes que les autres. Il s’insurge contre l’idée de développement en psychanalyse et y oppose la fin de la « science des rêves » où Freud le désir à l’œuvre dans les rêves, au fond des rêves, comme indestructible. Et que pendant le voyage de la vie, de la naissance à la mort, la structure et le désir sont toujours là, et le désir toujours semblable. Ceux qui ne sont pas dupes de la structure, de l’inconscient, qui ne voient la vie que du point de vue du voyageur, bien que cela ait permis une étape de la logique importante pour la science, la logique aristotélicienne : Socrate est un homme, etc…. Mais il ne s’en explique pas plus que ça. Mais cette fonction imaginaire du « viator » doit mettre en garde contre la métaphore de la voie, y compris le Tao, de la méthode. Ce serait une autre éthique que de se fonder sur le refus d’être non dupe, d’être dupe de ce savoir, de cet inconscient qui est notre seul véritable savoir. Il y a aussi la question de la vérité, mais de ne pouvoir qu’être mi-dite, elle résulte d’un choix, donc d’un désir, d’une intention. D’où sa référence, mais bien rapide, à Husserl : phénoménologie de l’intentionnalité. Cette question de la vérité, il la fait glisser jusqu’à Dieu : celui-ci dit-il toujours la vérité ? C’est la question que soulève l’hypothèse du malin génie de Descartes. Donc importante… Que lui-même résout en suggérant que c’est Descartes le malin génie. En conclusion, il énonce : Il faut être dupe, c’est-à-dire coller à la structure.